Teriberka, Abstractions pour Dima

Cher Dima,

Tu aimerais être Docteur et vivre à Moscou…
Tu as 11 ans, vif comme l’air, et vis à Teriberka.

Teriberka, c’est la fin d’une route et la fin de trop …
Celle des usines fermées, du projet avorté, du village et ses familles « oubliés ».

« J’aime Teriberka » tu me l’as répété pour être sur que t’entende la toundra.
Tu as beaucoup ri, m’as raconté et chantais le tas de bois sous lequel ta maman est née, l’immeuble abandonné de ta tante, celui ruiné de ta grand mère décédée. J’en ai gardé un bout de papier peint que tu m’as soigneusement décollé.
Les papa, on n’en parle pas. Sans doute la Vodka les a noyés.
Tout n’est que ruine, le reste est délabré.

Et tu m’a invitée sur ton observatoire, ton rocher, ta tour de guet. Teriberka, du plus haut qu’il soit.
C’était gai et J’entends encore ton rire claquer contre le vent glacial.

Alors Je veux répondre à l’écho de ton rire puisqu’il est le meilleur allié de la mer, des falaises, de la toundra et de l’espoir.

Ces images sont extraites de l’abandon de ton village.
Mais j’ai voulu y voir la clarté et la couleur, de celles qui ne tiennent qu’à un fil et claquent contre le vent de la désespérance.

Merci Dima. Tu as 11 ans, vif comme l’air, « tu es » un peu Teriberka… Ces couleurs sont à toi.